Les Dragons apparaissent au XVIIᵉ siècle, sous le règne de Louis XIII, comme une troupe hybride : des soldats capables de combattre à cheval comme à pied. Leur nom vient du “dragon”, le mousquet court qu’ils portaient à l’origine. Polyvalents, endurants, ils deviennent l’un des piliers de la cavalerie française.

Sous Louis XIV, les Dragons gagnent en prestige. Ils servent dans toutes les grandes campagnes du Roi Soleil, de la Hollande à la Lorraine. Montés, ils chargent ; à pied, ils tiennent les positions. Leur mobilité fait d’eux une arme redoutable sur tous les terrains.

Mais c’est sous Napoléon Ier que les régiments de Dragons atteignent leur apogée. L’Empereur en fait la cavalerie lourde de la Grande Armée : disciplinés, puissants, casqués de cuivre et cuirassés d’acier, ils brisent les lignes ennemies sous le choc de leurs charges. À Austerlitz, Eylau, Wagram, Borodino, les Dragons sont partout où la victoire se décide.

Chaque régiment porte fièrement ses couleurs, ses drapeaux, ses aigles et ses morts. Ils se battent avec acharnement, même dans les pires conditions — dans la boue de Russie, la neige de Prusse ou les plaines d’Espagne. Leur devise pourrait être celle de tous les braves : “Avancer, quoi qu’il en coûte.”

Après la chute de Napoléon, plusieurs régiments sont dissous, d’autres intégrés dans l’armée royale, puis réorganisés tout au long du XIXᵉ siècle. Certains existent encore aujourd’hui, héritiers directs de cette tradition de courage et de manœuvre.