En 1291, la ville d’Acre tombe. C’est la fin d’un monde. La dernière forteresse chrétienne en Terre Sainte, dernier bastion des Croisés, s’effondre sous la fureur des armées mameloukes venues d’Égypte.

Depuis presque deux siècles, Acre était le cœur battant du royaume latin. C’était une cité vivante, pleine de marchands, de chevaliers, de pèlerins et de moines-soldats. Les bannières des Templiers et des Hospitaliers flottaient encore sur ses tours, fières, malgré les tempêtes du temps. Mais le vent avait tourné. Jérusalem était déjà perdue depuis longtemps, Antioche et Tripoli étaient tombées à leur tour. Acre était la dernière lueur d’un rêve ancien.

Quand les Mamelouks encerclent la ville, en avril 1291, les Croisés savent que c’est la fin. Pourtant, ils se battent avec une rage désespérée. Les Templiers défendent leurs murs pierre après pierre, maison après maison. Les catapultes enflamment le ciel, la mer se couvre de navires ennemis. Les cris, les flammes et le fer remplissent les rues d’une terre jadis sainte.

Le 18 mai 1291, après des semaines de combats, les remparts cèdent. Les chevaliers tombent un à un, refusant de fuir. Les habitants cherchent refuge sur les quais, espérant embarquer vers Chypre, vers n’importe où. Le sang coule dans les ruelles, les églises brûlent, les croix sont abattues.

Quand la dernière tour du Temple s’écroule, emportant les derniers défenseurs, c’est plus qu’une ville qui meurt : c’est la fin des Croisades. Le rêve de Jérusalem s’éteint dans la poussière et la fumée.

Les survivants prennent la mer, le cœur lourd, regardant s’éloigner les côtes de la Terre Sainte.